Quelque part, à un certain moment...

Retrouvailles joyeuses pour certains, première fois brièvement timide pour d'autres, il plane déjà dans l'air quelque chose de prometteur, tranquille mais pas trop, une petite excitation des moments à venir qui seront... ce qu'on en fera.

Voitures déchargées, victuailles déposées au frais, quel instrument se fera entendre en premier ? Cette fois-ci c'était une voix qui n'attendait que ça, soutenue par une guitare visiblement impatiente animée par les mains de la même personne.

Lonesome... Railroad... Girl... Les mots familiers attirent bien vite un banjo, une mandoline, un dobro, une contrebasse ou autre violon, et ce sera simplement comme ça pendant quarante-huit heures, autour d'une table, dans un coin de jardin ou une grange.

Chansons bien sûr, instrumentaux, souvent pas trop vite au début pour accueillir les débutants, chacun propose à son envie une musique qui l'a ému, qu'il est impatient de partager avec tous.

D'une jam à l'autre, on parle, échange, se découvre ou fait connaissance... Echange de techniques, de conseils, simples anecdotes ou histoires merveilleuses d'instruments étonnants ou de rencontres uniques dans lesquelles un certain "Doc Watson" revient régulièrement.

Quelques indispensables.

Romagnieu (Isère), juillet 2021.

Des musiciens ? Nourriture et boissons ne sont pas loin.

 

Un "café d'homme" est généralement bienvenu pour des matins commençant tôt, les soirées se terminant aussi tard que possible, portées au coeur de la nuit par des boissons issues de terroirs habituellement éloignés, parfois un peu étranges telles l'hypocras ou une "goutte" faite maison.

Les repas sont l'occasion de goûter quelque chose apporté par l'un(e) ou l'autre, vins et fromages tenant ici une belle place. On est en France, tout de même !

On se place parfois près d'un "collègue" que l'on n'a pas croisé depuis longtemps, parfois aussi aux côté d'une nouvelle ou d'un nouveau, pour faire connaissance. C'est aussi l'occasion de laisser reposer (un peu) les doigts, pause clairement appréciée  par les contrebassistes.

Et puis il y aura cette petite scène, amicale pour certains, un peu inquiétante pour d'autres qui, après bien des hésitations, feront peut-être le pas cette fois-ci. Le coeur battant, la main pas bien solide au départ, prenant petit à petit de l'assurance de par la bienveillance et le soutien de tous. Le plaisir surtout, de partager musiques et chansons qu'on a souvent préparées avec soin pour les offrir en partage.

Puis il y aura les dernières notes, les promesses d'envoi de liens, vidéos ou partitions, peut-être l'embryon de nouveaux projets à naître, les "au revoirs" rapides...

Pour les invités les nombreux kilomètres à se remémorer chaque instant, les échanges de courriels chaleureux pour prolonger encore un peu le plaisir.

Pour les hétes avant tout, l'éponge, le balai, les chaises et tables à remettre en place, la vaisselle à ranger, les vérifications, le point dans chaque chambre, nettoyages et rangements divers, les comptes car il faut bien assumer les frais, souvent récolter les petits objets oubliés tels un capodastre, un important "Blue Chip" ou un précieux Opinel.

Une belle concentration... sur les visages.

Oser, se lancer pour la première fois, le soutien des copains.

Plusieurs spots pourplusieurs jams en même temps/

 

Mais par dessus tout, il y a la lumière.

Cette étrange, merveilleuse et bienveillante lumière qui semble briller à la fois au coeur et autour de chaque personne, instrument ou moment, présente dans chaque note, parole de chanson, rire ou regard, jusqu'à la toute dernière seconde au moment de fermer les yeux, accompagnant doucement les premières minutes d'un sommeil retardé autant que possible.

Sa brillance s'est vue alimentée bien sûr de musiques, chansons, passion artistique, découverte, étonnement, amusement, éclats de rires à gorges déployées...

Mais, à nul autre pareil, son éclat se nourri surtout de gentillesse, bienveillance et de prévenance, de partage, du "tous ensemble" aussi bien pour mettre le couvert, faire la vaisselle, que pour transmettre un fiddle tune ou pour construire une belle harmonie vocale.

Et si elle a si bien brillé, c'est parce que TOUS l'ont nourrie avec ardeur et humilité. C'est aussi parce qu'elle brille encore ce soir sur mon clavier que, comme les autres, je tâche de prolonger encore un peu l'harmonie et la magie.

Merci.

Spring France bluegrass à Lormes (Nièvres), juin 2021.

Bluegrass en Aveyron, Printemps 2017.

Les Dusty Millers au complet, Georges, Jérôme, Eric, Didier, Marion (contrebasse) est derrière. Les hôtes de Bersac sur Rivalier.

 

Article rédigé par Ti' Pierre