Découvrir, apprendre, pratiquer, progresser, transmettre.
10-11-2022
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Le musée parisien du Quai Branly célèbre actuellement la créativité culturelle et artistique des Africains-Américains : les Black Indians de La Nouvelle-Orléans.
Ce mouvement est né au début du XIXe siàcle en réaction aux interdits de discrimination et au moment du carnaval officiel de La Nouvelle-Orléans organisé par la communauté blanche.
Les Africains-Américains, Noirs implantés de force à La Nouvelle-Orléans, vont organiser en parallàle du carnaval blanc, leur propre carnaval. Ils défilent costumés en Indiens afin de remercier les Amérindiens qui ont souffert avec eux et qui les ont aidés pendant les périodes de domination française, espagnole et américaine.
Un grand voyage dans l'histoire des États-Unis, selon un parcours géographique de l'Europe vers l'Afrique et l'Amérique et aussi chronologique, des débuts de la présence européenne en Louisiane à aujourd'hui.
La musique pratiquée malgré tout pendant ces moments de souffrances et de déplacement de populations, sera la base de nouvelles sonorités aux origines du jazz et du blues.
À La Nouvelle-Orléans, la Cité du Croissant fut fondée par les français en 1718 dans un des méandres du fleuve Mississippi. Congo Square était le seul endroit ou les esclaves étaient autorisés à se rassembler pour échanger des denrées mais aussi danser sur de la musique africaine.
Le tambour était l'instrument de prédilection utilisé par les esclaves. Ceux des Caraïbes utilisaient un instrument au long manche doté de 4 cordes montées sur une demi calebasse évidée, recouverte d'une peau animale.
En provenance d'Afrique, cette sorte de luth ou harpe primitive, était nommé "akonting" au Sénégal ou "banjo gourde", "banza" en Haïti. Ils sont les ancêtres du banjo américain.
Trois spécimens sont exposés au musée du Quai Branly : le harpa baga, le luth banza et un magnifique banjo Stewart de 1905 fabriqué à Philadelphie et prété par notre ami banjoïste, Hervé Tuel.
Article rédigé par Philippe Boutet
Le commissaire d'exposition, Steve Bourget, était à la recherche d'un banjo 5 cordes du début du XXe siècle. Le musée de la musique de la Philharmonie de Paris n'en disposant pas, les recherches ont été orientées auprès des luthiers, notamment la Galerie Casanova (anciennement Lutherie Charles avec Rosyne et François) Ã Paris.
Jérôme Casanova a tout de suite pensé à Hervé Tuel, un passionné de banjos, qui a accepté de confier ce banjo plus que centenaire de sa collection au musée du Quai Branly pour notre plus grand plaisir.
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